Selamat pagi!
Après 24h passées à l’aéroport de Singapour (on le connait par cœur car c’est la seconde fois qu’on dort dedans), on arrive à Denpasar, sur l’ile de Bali, pour être accueillis par notre hôte couchsurfing, Diana.
Grâce à ses conseils nous décidons de partir dès le lendemain pour les iles Gili (prononcez « guili »). Nous avons de la chance car nous ne sommes pas encore en pleine saison du coup ces iles sont un vrai paradis terrestre, presque pour nous seuls! Il s’agit de trois iles, Gili Trawangan, Gili Meno et Gili Air.
Sur la plus grande, Gili Trawangan, l’ambiance y est plus à la fête avec ses nombreux bars en bord de mer. La plus petite, Gili Meno, est aussi la plus calme, celle qui se rapproche le plus de l’ile de Robinson Crusoé. Gili Air est à notre sens le parfait compromis. Nous avons passé en tout une semaine sur les trois iles. En plus de l’eau chaude, cristalline et turquoise, des magnifiques couchers de soleil avec le ciel et les montagnes au loin à perte de vue, ce qui est merveilleux dans ces iles c’est que toute circulation automobile est prohibée. Aussi, pas de pollution (aussi bien de l’air que sonore car pas de bruit de moteur ou de klaxon), les seuls moyens de transport sont le vélo ou la charrette tirée par un cheval (oui oui c’est vrai on se croirait dans une autre dimension !). De toute façon, même à pied, faire le tour de la plus grande des iles ne prend que 3h !
Nous avons tellement apprécié notre semaine aux Gili, c’était vraiment magique! On n’aurait jamais cru pouvoir un jour se retrouver dans un tel endroit, se baigner dans une si belle eau…
Le seul bémol (il faut bien qu’il y en ai un !) c’est que tous les matins, à 5h le muezzin de la mosquée de l’ile (l’Indonésie est un pays à majorité musulmane) fait l’appel à la prière, appel qui est relayé dans toute l’ile par des microphones (c’est tellement fort que même de l’ile d’en face on l’entend!!). Pour la bonne nuit de sommeil on repassera mais bon c’est un tel plaisir de faire ensuite la sieste sur la plage de sable fin qu’on ne va pas non plus trop se plaindre :).
Nous souhaitions ensuite absolument voir les dragons de Komodo. L’ile n’est pas aisément accessible aussi un des moyens les plus commodes, et étrangement, le moins cher, est de réaliser une croisière de 4 jours qui sillonne les petites iles de la sonde pour terminer par le parc national de Komodo où demeurent les dragons.
Bien que très spartiate (non mangions et dormions sur le pont, pas de douche et une toilette pour 15 personnes), cette croisière fut extraordinaire ! La nourriture (cuisinée à bord par l’équipage) était exquise, les paysages et les iles traversées étaient toutes différentes et toutes magnifiques, les nuits étaient incroyablement étoilées ! Chaque matin nous nous réveillons dans un endroit différent encore plus beau que le précédent.
Une fois, alors que nous naviguions de nuit, nous avons traversé une tempête plutôt impressionnante, le bateau tanguait comme jamais mais nous avons eu beaucoup de chance car il a tenu la nuit alors que le moteur de l’autre bateau qui nous accompagnait a lâché. Il s’est retrouvé bloqué au milieu de la mer dans la tempête puis toute la journée du lendemain en attendant les secours !
Durant la journée nous traversions une ile pour aller nous baigner dans sa cascade ou nous grimpions au sommet d’une falaise pour admirer la vue sur la baie et les iles environnantes avant de faire du snorkeling (sorte de plongée pour bébé où tu restes à la surface de l’eau et admires la faune et la flore sous marine avec un masque et un tuba). On a vu non seulement des milliards de poissons plus marrants et plus beaux les un que les autres, des coraux aux couleurs vives, des étoiles de mer et surtout des bancs de bébés requins d’une taille quand même bien impressionnante (à venir dans la section vidéo du blog), incroyable !!!!!
Un soir, on a admiré des milliers de chauve souris s’envoler des iles environnantes pour chasser (celles-ci étaient beaucoup plus grosses que celles observées à Batambang, au Cambodge) avant de rester comme toutes les nuits à discuter avec d’autres voyageurs sur le pont sous le ciel étoilé (on a vu des satellites, des étoiles filantes ainsi que des poissions volants qui, en rebondissant sur la surface de l’eau, illuminent du plancton fluorescent !).
Au bout du troisième jour, nous arrivons à l’ile de Komodo, au cœur du parc national éponyme et classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Nous étions tellement impatients de découvrir ces varans géants, plus gros lézards de la planète ne vivant que sur ces quelques iles. Les dragons males peuvent mesurer jusqu’à 3m50. Ils sont carnivores et peuvent manger plus de 40kg de viande en un même repas qu’il s’agisse de cerfs, d’ours ou même d’humains ! Ils sont attirés par le sang qu’ils sentent à plusieurs kilomètres à la ronde (aussi une femme qui a ses règles ne peut pas se rendre sur l’ile car c’est trop dangereux). Leur salive empoisonnée est infectées de bactéries du fait qu’ils mangent des animaux morts. Lorsqu’ils mordent une proie celle-ci est contaminée et n’a plus que quelques jours sinon quelques heures à vivre. Aussi le komodo n’a plus qu’à attendre tranquillement qu’elle meure pour se nourrir sachant qu’il peut rester une à deux semaines sans manger. Ils peuvent se déplacer à 18km/h sur une dizaine de mètres pour chasser.. Sa couleur de peau est un parfait camouflage au milieu des pierres et des branchages ce qui en fait de parfaits prédateurs. Après avoir appris tout ça on était toujours aussi impatients mais un peu moins rassurés aussi car il arrive régulièrement que des rangers accompagnant les touristes soient blessés!
(Vidéo d’un komodo en action à venir quand on aura une meilleure connexion internet)
Durant la visite de l’ile on est accompagnés de deux rangers, un à l’avant et l’autre à l’arrière (ces derniers n’étaient munis que de gros bâtons en bois en forme de fourche ce qui n’est pas très rassurant). Sur le chemin on voit 7 komodos, la plupart en train de dormir au soleil mais certains plus éveillés que d’autres nous guettaient du coin de l’œil… C’était très impressionnant ! Le lendemain on se rend sur Rinca, seconde ile sur laquelle on peut trouver les dragons de Komodo. Là on fait un trek de 2h. La chaleur étouffante, le paysage, la flore et la présence des dragons nous laissaient croire qu’on se trouvait dans Jurassic Parc !!
Après cette superbe croisière forte en émotions et en découvertes nous nous retrouvons à Labuan Bajo, un port sur l’ile de Flores. Nous devons alors repartir vers Bali afin de nous diriger vers la dernière étape de notre odyssée en Indonésie, l’ile de Java et ses volcans. Le voyage de Flores à Bali est épuisant, 36h en tout, entre ferries, mini bus et autres bus .
Arrivés à Bali, nous décidons de faire une courte halte chez notre hôte Diana qui nous emmène visiter la ville d’Ubud. Nous louons pour cela un scooter. On a tout juste eu le temps de faire le tour de cette jolie ville avant de se faire rincer par une pluie torrentielle. Tant pis pour la balade, nous avons passé une partie de notre après-midi dans les cafés et les restaurants 😉 (très sympas aussi avec de bonnes spécialités locales).
Le lendemain, autre trajet fatigant pour nous rendre à Yogjakarta, sur l’ile de Java, afin de réserver notre tour pour les volcans. Nous avons fait un petit tour de la ville, qui ne nous a pas vraiment transcendés, avant de décider de prendre un cours de cuisine, chose que nous voulions faire depuis longtemps en Asie. Comme d’habitude, c’est plutôt très cher, du coup on décide de demander à notre hôtel-café internet s’ils ne connaissent pas une bonne petite adresse plus abordable. Le patron nous répond que lui et sa cuisinière peuvent nous donner un cours. C’est merveilleux, on se retrouve le lendemain à 7h du matin avec la mama indonésienne (qui ne parle pas un mot d’anglais) dans le petit marché de la ville à faire nos emplettes pour préparer un poulet au curry de noix de coco et un riz frit (ou fried rice que l’on retrouve partout en Asie). Le cours est génial, tout le monde est à nos petits soins (ils nous apportent même un petit déjeuner et des dessert locaux). Le matin on admire la préparation du curry (pour le déguster à midi miam miam), on prend des notes et tout. En fin d’après-midi on cuisine nous même notre riz frit en suivant les conseils reçus le matin même et en direct par le patron de l’hôtel (ancien cuisinier). On le déguste pour le soir, délicieux ! Vous pourrez retrouver le nom de l’hôtel et l’adresse dans nos bons plans si vous passez à Yogjakarta et que vous voulez aussi apprendre la cuisine indonésienne sans vous ruiner et en passant des moments géniaux avec des locaux qui ne cherchent qu’à partager leur expérience !
Après cette journée repos, c’est parti pour le trek sur les volcans ! La première nuit, levés 3h du matin pour monter à plus de deux mille mètres d’altitude en 4×4 pour atteindre un point de vue permettant d’apprécier le lever du soleil sur les cratères de trois volcans en activité, le mont Bromo, le mont Batok et le mont Semeru.
L’expérience est incroyable car pour rejoindre le point de vue il faut traverser une « mer de cendres » c’est-à-dire la terre volcanique noire recouverte de cendres en pleine nuit (impossible de se repérer, les chauffeurs doivent connaitre le chemin par cœur) puis grimper à flanc de montagnes sur des pentes à presque 90 degrés, heureusement notre 4×4 tient le coup et notre chauffeur se risque même à doubler quelques autres véhicules dans les montées… Le lever du soleil est aussi impressionnant car tu vois peu à peu se dessiner devant toi les contours de trois volcans en activité d’où tu vois la fumée s’échapper. Malheureusement, on ne reste pas assez longtemps pour les observer de plein jour car il faut déjà redescendre de notre point de vue pour nous retrouver au pied du cratère du Bromo.
Son ascension est rapide (moins d’une heure) mais relativement difficile car on marche dans du sable et des cendres donc on glisse, on s’enfonce et au final on s’essouffle rapidement. Ensuite on doit gravir un immense escalier bien raide à flanc de volcan pour atteindre le cratère sans compter les bouffées de souffre que tu avales quand le vent souffle dans ta direction, du coup c’est parfois un peu difficile de respirer. Une fois arrivé au sommet du cratère (qui ne fais qu’un mètre de large environ donc attention à ne pas tomber), tu découvres le lac d’acide d’où les fumées emplies de souffre s’échappent.
Marcher autour du cratère est vraiment fabuleux d’autant plus qu’autour de toi s’étale un véritable paysage lunaire, une mer de sable et de cendre noirs, de sillons creusés par des coulées de lave. Nous choisissons de ne pas redescendre par l’escalier mais par le flanc du cratère lui-même ce qui nous promet de belles glissades dans les cendres et le sable, c’était bien drôle.
Nous prenons ensuite le bus pour nous diriger vers le prochain volcan en activité, le Kawah Ijen. Nous y arrivons vers 17h et à 18h30 nous sommes au lit pour nous réveiller à minuit afin de passer la nuit dans le cratère ! De tout le voyage, il s’agit d’une des choses les plus folles que nous ayons faites! L’ascension est vraiment raide et dure plus de deux heures jusqu’au sommet du cratère. Heureusement, un magnifique ciel étoilé nous entoure et semble nous encourager à chaque regard qu’on lui jette. Arrivés au somment du cratère il reste encore à y descendre, oui oui ! L’accès est normalement interdit au public mais tu peux prendre un guide qui t’accompagne à l’intérieur. La descente est longue et difficile et aussi dangereuse car au fond il y a un lac acide réputé pour être le lac le plus acide au monde, tu y meurs brûlé par l’acide en quelques minutes (tu ne vois pas le lac dans la nuit d’où l’utilité des lampes frontales et surtout des guides qui savent où ils se trouvent et te disent où aller) qui te désintègre en quelques secondes. Précisons qu’on porte un masque antisouffre car les émanations sont très fortes et te prennent au nez, à la gorge et aux poumons, entre l’altitude et le souffre ce n’est pas facile de respirer donc le masque aide un peu. Dans la descente, de loin, on aperçoit les fameuses flammes bleues que nous sommes venues trouver !
Il s’agit d’une réaction chimique unique du souffre au contact de l’oxygène. Plus on s’approche plus on découvre la grandeur de ces flammes qui s’échappent du cœur du volcan au cœur de la nuit. C’est saisissant, encore plus impressionnant et magnifique que tout ce qu’on avait pu imaginer. On s’en approche vraiment près tout en faisant attention à l’orientation du vent afin de ne pas se retrouver piégé au milieu des fumées emplies de soufre qui t’aveuglent et t’asphyxient comme Hugo a pu en faire la mauvaise expérience.
Nous devons ensuite sortir du cratère pour aller nous installer à son sommet afin d’admirer le lever du soleil. La montée est plus dure que tout car, une fois l’excitation des flammes bleues passées, on ressent très fortement la fatigue, le froid et surtout ce souffre qui te prend les poumons et t’empêche de faire le plein d’air nécessaire à ta montée. Aussi, nous serons très lents à remonter.
Le lever du soleil ne sera pas aussi impressionnant que prévu en raison de la présence d’un épais brouillard au dessus du volcan. Toutefois, découvrir le volcan de jour est saisissant car l’on découvre là où l’on a passé la nuit et surtout ses parois et les alentours ne sont que cendres, rocs, sol calcinés…
Cette expérience était également très enrichissante car nous avons découvert probablement l’un des pires métiers au monde, celui de porteur de souffre. Des hommes récupèrent de gros blocs de souffre à l’aide de barres à mine. Ils les mettent ensuite dans deux paniers en osiers joints par un bambou pour les remonter jusqu’au sommet du cratère avant de descendre le volcan jusqu’au village voisin où le souffre est pesé puis transformé. Tout au long de notre ascension du volcan et de notre descente dans le cratère nous avons croisé ces hommes qui travaillent jour et nuit à tailler du souffre dans le cœur du volcan et à descendre 80kg de souffre au pied du volcan. Ce travail est épuisant non seulement en raison du poids qu’ils doivent supporter (les hommes de notre expédition ont essayé de soulever les paniers mais non pas même réussi !), de la déformation que leur corps subi sous les charges portées mais aussi en raison du souffre qu’ils respirent toute la journée. On ne sait même pas comment ils arrivent à porter un tel poids sans pouvoir remplir leurs poumons d’oxygène (ils ne portent même pas de masques antisouffre !). Bref, cela te remet les idées en place et tu te sens tout de suite plutôt insignifiant sur cette terre.
Après ces visites et ces découvertes, il est temps de retourner sur Bali afin de prendre l’avion et de quitter définitivement l’Asie pour l’Océanie, direction l’Australie !!
Terima kasih!!
Les plages idylliques… Un film de Spielberg grandeur nature… Continuez à rêver éveillés, et à nous faire rêver ! Vous êtes toujours aussi lumineux !
Plein de bisous,
Coline.
PS : J’attends la recette du poulet curry-coco et fried rice 😉 !
Slt les amis … Je relis votre petite article en direct de yogajarkarta … Nous allons après demain sur le bromo avant de partir vers Bali puis lambok … Tout en pensant par les Iles gili. Je me retrouve dans votre article. La bise
Hello! Je viens de t’envoyer un mail fb avec des info plus précises et nos conseils. Tu penseras à nous quand tu seras à Gili Trawangan en train de manger au marché de nuit (n’oublie pas le dessert Martabak, c’est trop trop bon). Profite bien de ton voyage!!